Las Tres Z.Z.Z. - L'outre à vin

L'origine de l'outre se pert dans la nuit des temps. On trouve déjà des témoignages écrits de son existance dans la Grèce antique (Homère dans l'Odyssée, quand son héros Ulises enivre le cyclope Polyphème en lui donnant du vin contenu dans des outres), dans la Bible (Noé enivré par ses enfants), dans l'immortel don Quichotte de Cervantes (quand le vieux gentilhomme frappe à grands coups d'estoc les outres à vin de l'aubergiste), et tout au long du Siècle d'Or de la littérature espagnole, où les références se multiplient.

Legère, flexible, résistante, respectueuse de l'environnement, facile à transvaser, imperméable, pratique, hygiénique, attractive, à la conception simple mais parfaite, l'outre à vin est, en même temps, un héritage de notre passé et un produit libre des impératifs de la mode qui fascine celui qui sait profiter des plaisirs basiques de la vie.

Préparation des matières premières

Les matières premières avec lesquelles nous élaborons nos produits sont les suivantes:

  • Les peaux
  • Les cuirs
  • Les imperméables (la poix)
  • Les fils et les tresses
  • Les embouchures et embouchoirs
Les Peaux

Choisir la peau
La peau de chèvre est la plus utilisée. Sa résistance est supérieure à toutes les autres, et elle apporte aussi une flexibilité indispensable pour son utilisation postérieure, et pour que l'artisan puisse réaliser les travaux de préparation et de confection.

Extraction de la peau- Extraction fermée
Cette forme est utilisée pour la fabrication de l'outre. Elle commence au moment où l'on donne la mort à l'animal d'une manière déterminée pour que la peau reste le plus entière possible, sans coupure de couteau, afin que toute la longueur du cou soit entièrement conservée.

Il est aussi très important de dépouiller l'animal à la main, et non pas avec un couteau, en n'utilisant ce dernier que dans de rares occasions. L'animal suspendu de l'une de ses pattes arrières et la tête en bas, tout le dépouillement doit être réalisé en tirant la peau vers la tête, et en laissant les pattes entières, sauf une patte arrière par laquelle le dépouillement a été commencé.

Extraction de la peau- Extraction ouverte
On enlève la peau en se servant du couteau pour l'ouvrir de "haut en bas", et pour ouvrir toute la peau vers les pattes en la laissant entièrement ouverte et étirée. Le dépouillement doit aussi être fait à la main pour que la peau soit le moins possible endommagée. C'est la forme la plus utilisée de nos jours et est destinée à la confection des outres et petites outres.

Dépouillement et nettoyage
On réalise ce nettoyage de graisses et des chairs avec des planes ou petites faux, en grattant, et non pas en coupant. La réalisation de ce travail varie aussi si la peau est ouverte ou fermée.

Cuirs

Le tannage végétal, ou tanin: il est extrait de l'écorce des arbres. L'écorce est moulue pour lui donner l'aspect de la farine. On utilise plusieurs types d'arbres ; il peut s'agir de pin, de chêne, d'anacardier ou comme dans l'actualité de mimosa, celui qui est le plus utilisé. La mission principale du tannage est d'arriver à ce que la peau devienne inorganique pour l'empêcher de pourrir, et le tannage donne aussi du corps à la peau. Il laisse les pores de la peau très spongieux. Ensuite, le graissage à l'huile d'olive espagnole mais aussi avec des huiles de poisson sur la partie intérieure de la peau, produit l'effet de flexibilité et de protection nécessaires afin de pouvoir la confectionner et la pourvoir de durabilité pour son temps d'utilisation.

Le tannage est seulement utilisé pour les peaux qui vont être destinées aux outres dont l'intérieur imperméable est "la poix".

Les peaux fermées qui étaient destinées au transport de l'huile n'étaient pas tannées. On en faisait le nettoyage et on suivait les règles d'hygiène en laissant son imperméabilité naturelle. C'était la propre huile qui faisait la fonction de conservant en filtrant lentement tout au long des années. Lorsque l'outre apparaissait mouillée, on ne pouvait plus l'utiliser pour le transport de l'huile. Le fabricant d'outres extrayait alors l'huile avec de la terre glaise "argiles glaiseuses", et tannait ensuite l'outre avec des tannins végétaux, pour la destiner principalement à contenir du vin. Tous ces derniers travaux ont pratiquement disparus.
Il existe de nos jours des cultures qui conservent encore la tradition en utilisant l'outre sans la tanner, ainsi, en Afrique elles sont encore utilisées pour le transport de l'eau, le poil à l'extérieur. Si on mouille le poil, l'outre conserve l'eau fraîche au cours des longs trajets dans le désert. D'autres utilisations dans les cultures rurales même en Espagne, consistent à bercer le lait dans des petites outres, à mode de va-et-vient pour obtenir du beurre et du lait caillé. Un voyageur m'a raconté qu'il exite en Inde, des endroits où l'on arrose les rues avec des outres remplies d'eau.

La poix

La poix est un produit résineux qui est aussi extrait des arbres, principalement du pin ou du genévrier. Elaborée à très hautes températures pour la dépurer, elle est préparée pour être l'imperméable intérieur de la peau tannée, principalement dans les outres destinées au vin.

Les fils et les tresses

De nos jours, les fils les plus utilisés sont fabriqués en lin, alors que la plupart des tresses pour la couture sont en coton. Jusqu'aux années 70 approximativement, on utilisait le chanvre dans tous les travaux de couture.

Les embouchures et embouchoirs

Dans l'actualité, les embouchures les plus utilisées sur l'outre traditionnelle sont fabriquées en résine pressée aussi appelée "bakélite"». Elles furent fabriquées en « corne de taureau ». Elles se fabriquent aussi par injection de plastique.